AMI DES ANIMAUX ET COHÉRENCE

Devrait-on être végétarien ?

(oui)

Le mot végétarisme laisse rarement indifférent ; en général, c'est soit l'enthousiasme, soit la dénégation. Et ce dans tous les milieux, y compris parmi ceux qui militent pour la protection des animaux, chez qui l'on s'attendrait à ne rencontrer… que des végétariens ; car bien sûr, pour les manger, les animaux, il faut d'abord les tuer ; et les tuer, c'est quand même assez différent de les protéger… Si je veux protéger quelqu'un, je ne vais pas le laisser tuer.

 

La dénégation s'alimente à un triptyque bien connu. Elle se nourrit de la tradition : c'est notre nature de manger des animaux, c'est notre nature de chasser, c'est notre nature de tuer. Elle se nourrit de la peur : il faut des protéines animales, de la viande, pour vivre ; sinon, on met sa santé en danger. Elle se nourrit de la supériorité : les animaux sont nos frères inférieurs ; on ne doit pas les faire souffrir, mais rien n'empêche de les tuer ; au fond, ils sont là pour ça.

 

Mais la tradition n'est pas un argument. Il semble bien que la guerre soit aussi une des traditions de l'espèce humaine. Que ne fait-on pourtant pour l'éradiquer ! Personne de sensé ne peut vouloir perpétuer un comportement par simple tradition, comme une machine soumise à un programme se répétant de génération en génération. Seuls ceux dont le cerveau est aussi subtil qu'un programme informatique le peuvent.

La peur n'est pas non plus un argument. Outre le fait que des végétariens ont toujours existé au lieu de se trouver éradiqués par leurs supposées carences (l'Inde est un bon exemple : 40 % de végétariens…), cela fait bien trente ans que l'on sait, scientifiquement parlant, qu'une alimentation végétarienne équilibrée est bénéfique à la santé humaine. Et ce ne sont pas, de nos jours, les livres de cuisine proposant de plantureuses recettes qui manquent.

 

Reste la supériorité. Ce n'est pas non plus un argument. A une époque, les hommes pensaient être supérieurs aux femmes et les blancs supérieurs aux noirs. Petit à petit, on s'est aperçu qu'ils étaient en fait… différents. Chacun peut reconnaître un chien d'un être humain. Nous surpassons le chien quand il n'est pas capable de composer de symphonies, mais le chien nous surpasse quand nous ne sommes pas capables d'utiliser notre odorat pour sauver des vies.

 

Que reste-t-il lorsqu'un militant de la cause animale n'arrive pas à se débarrasser de ce qui nourrit sa dénégation ? Un goût amer d'incohérence. Manifester contre la corrida avec dans sa musette un sandwich au jambon, lutter contre les longs transports d'animaux et se retrouver autour d'un barbecue, c'est comme si, toutes choses égales par ailleurs, on s'engageait en faveur des pauvres tout en disant que les vieux, eux, peuvent crever.

 

En réalité, si ce que l'on donne d'une main, on le reprend de l'autre, si la vie que l'on sauve est compensée par la vie que l'on tue (ou qu'on laisse tuer, ce qui revient au même), alors, globalement, quel est le progrès ? L'esprit humain exerce pleinement ses facultés quand il pense de façon cohérente, logique, et non de façon désordonnée. C'est pourquoi toutes celles et tous ceux qui se préoccupent des animaux se devraient d'être végétariens.

Sachant qu'être végétarien c'est être en cohérence avec soi-même dans le souci porté aux animaux, sachant qu'il est prouvé que c'est favorable à sa propre santé, sachant que ça permet de sauver quelques-uns des trois millions d'animaux qui meurent pour nous sans raison chaque jour dans nos abattoirs, sachant que c'est si facile à faire dans nos pays européens où l'on ne manque de rien, quelle raison rationnelle reste-t-il de ne pas le faire ? Aucune !



11/05/2009
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